COVID‐19 et conséquences
Les monnaies locales font partie des solutions !
La crise sanitaire a pour conséquence des crises : économique, sociale, alimentaires pour les pays du Sud mais également pour nous, du fait de la perturbation des échanges internationaux. Certains dirigeants politiques y ajoutent une tension internationale qui risque, au minimum, d’aggraver cette perturbation.
Pas de crise financière actuellement à l’horizon en revanche : la Bourse est florissante, ce qui confirme sa déconnexion d’avec l’économie réelle.
Bref, nous devons nous attendre à des temps difficiles, que certains comparent à la Crise de 1929… en pire.
QUEL RÔLE PEUT JOUER UNE MONNAIE LOCALE ?
Locale, elle a cours sur un territoire limité (l’Ardenne méridionale et les communes limitrophes pour
l’Ardoise).
Citoyenne, elle permet aux citoyens de maîtriser l’usage qui est fait de leur argent : il ne peut aller que vers des commerçants, des producteurs, des acteurs économiques locaux et, ainsi, stimuler l’économie locale au lieu d’alimenter la spéculation financière. Plutôt que de «monnaie», on peut parler de «bon de soutien à l’économie locale», ce qui est d’une importance majeure dans la situation actuelle. Il faut se rappeler que, pendant la crise de 1929, des monnaies locales ont sauvé l’économie de plusieurs régions.
Complémentaire, elle s’utilise en parallèle avec l’euro qui reste évidemment incontournable pour certaines transactions.
CRISE SANITAIRE, « MONDE D’APRÈS » ET MONNAIES LOCALES.
La pandémie a éveillé le désir d’un « monde d’après » différent, plus respectueux du Vivant, de la biodiversité, des générations futures. Les actions dites « de transition » (Groupements d’achat en commun, Repair cafés, Systèmes d’échange locaux, Jardins communautaires, Monnaies locales…) répondent à ce besoin.
Pour des raisons diverses, dont des difficultés d’approvisionnement dans la grande distribution, mais aussi le temps et le désir de mieux manger, la conscience qu’en s’épaulant la période serait moins pénible pour tous, les produits alimentaires en circuit court ont vu leur demande exploser. Avec, hélas, un retour aux anciens modes de consommation lors du déconfinement.
Le recours aux circuits courts a des conséquences positives multiples, outre le soutien aux producteurs: son empreinte carbone est très faible, on connaît le producteur et on peut donc consommer en confiance, et il n’y a pas de risque de rupture d’approvisionnement.
Une des conséquences positives de cette crise due au Covid‐19 est que le « Jour du dépassement de la Terre », c’est‐à‐dire le jour de l’année où la demande de l’humanité envers la nature dépasse la capacité de la Terre à régénérer cette demande au cours de l’année entière, reculera de 3 semaines cette année : du 29 juillet en 2019, il passera au 22 août en 2020. Ce recul est dû au confinement et ne sera que transitoire, mais il démontre que nous pouvons, par notre comportement, atténuer la dégradation de notre milieu de vie : chaque jour gagné est une victoire.
RECOMMANDATIONS DE L’OMS ET MODES DE PAIEMENTS : LES MONNAIES LOCALES INJUSTEMENT DÉLAISSÉES.
Pourtant, la pandémie Covid‐19 a eu un impact très négatif sur la circulation des monnaies locales.
L’OMS incite à privilégier le paiement sans contact. Cette recommandation s’est traduite dans les faits par un « paiement électronique uniquement », y compris par carte bancaire, ce qui est finalement contraire au message de l’OMS, et pour cause:
En laboratoire, le virus persiste plus longtemps sur le plastique (72 heures à 7 jours) que sur le carton (24 heures) ou les billets de banque (moins de 4 jours, donc, au pire, similaire au plastique).
Ajoutons deux éléments :
D’une part le paiement par carte bancaire implique un contact avec les terminaux de paiement qui, contrairement aux instructions de l’OMS, ne sont pas toujours désinfectés entre chaque client.
D’autre part, quel que soit le mode de paiement, la caissière, qui vient de manipuler des marchandises emballées dans du plastique, vous tend, de sa main potentiellement contaminée, un ticket en papier qui l’est tout autant.
Le seul système vraiment sûr serait en effet un paiement sans contact, avec transmission électronique du ticket de caisse. L’argument sanitaire utilisé pour dénigrer le paiement en cash au profit du paiement électronique quel qu’il soit n’est donc pas valide.
Plusieurs monnaies locales ont lancé le paiement électronique par smartphone, donc sans contact. Et même sous forme «cash», les effets positifs associés à leur utilisation prudente dépassent les risques potentiels.
Les monnaies locales ne sont qu’un instrument parmi beaucoup d’autres pour surmonter la crise actuelle, mais elles sont importantes : nous pouvons, tout en luttant contre les conséquences négatives de cette crise, en garder les effets positifs et les amplifier !